1826 : la Verrerie de Saint-Just est créée par ordonnance royale du roi Charles X et est implantée en bords de Loire.
Le choix de ce site s’explique tout d’abord par la présence du sable du fleuve, matière première indispensable à la fabrication du verre.
De plus, à cette époque, une grande partie du charbon produit à Saint-Etienne était acheminée sur les rives de la Loire avant d’être transportée sur des embarcations en direction d’Orléans et de Tours. La verrerie construite non loin du point d’embarquement, pouvait ainsi bénéficier de cet apport quasi quotidien et alimenter sans difficulté, ses fours en combustibles...
1865 : après plusieurs rachats successifs, la verrerie est acquise par Mathias Pelletier. Avec lui, elle change radicalement d’orientation : il met fin à la production de bouteilles et fait le choix de la fabrication de plaques en verre soufflé à la bouche. Le succès est immédiat ! A cette époque, de vastes chantiers de restauration notamment, des cathédrales gothiques, sont menés partout en France. De plus, l’Art Nouveau puis, l’Art Déco qui s’imposent dans le monde, accordent une place de choix aux verrières. Ainsi, les produits de la Verrerie de Saint-Just bénéficient de ce contexte favorable et trouvent facilement, des débouchés. La Verrerie de Saint-Just est alors un site industriel mondialement connu.
1960 : le groupe St-Gobain acquiert la totalité des parts du capital de la Verrerie de Saint-Just. Aujourd’hui, elle fait parti de sa branche Art Glass qui est spécialisée dans la production de verre haut gamme.
Marc Chagall, Henri Matisse, Fernand Léger et bien d'autres artistes des XXème et XXIème siècles ont sublimé le verre de Saint-Just lors de leur réalisations. Qu'il s'agisse de restauration de monuments, tel que le Château de Versailles ou la Maison Blanche, ou des créations contemporaines pour Las Vegas ou Shangaï, la Verrerie de Saint-Just jouit d'une renomée internationnale.
Etape 1 : Le cueillage
A l'aide de sa canne, le verrier cueille dans le four à 1200°C une importante masse de verre en fusion, qu'il façonne de manière à former une boule homogène. Ce verre peut être blanc ou teinté dans la masse à l'aide d'oxydes métaliques.
Près de 10kg de paraison de verre seront travaillés pour obtenir au final une plaque de verre d'une superficie moyenne de 1m².
Une fois la quantité de verre suffisante obtenue, le travail de soufflage débute dans un moule en fonte creusé au sol, permettant de faire gonfler cette masse de verre tout en lui donnant la forme d'une bombonne.
Etape 2 : Le soufflage
Le cueilleur ayant préparé la masse de verre la transmet alors au souffleur qui procède au longeage. La bonbonne de verre se transforme en un manchon, un long cylindre de verre. Le longeage s'effectue par balancement du manchon dans une fosse, le faisant s'étirer par son propre poids. Il sera ensuite percé à ses deux extrémités.
Etape 4 : Le fendage
Le manchon de verre ouvert de part et d'autre sera fendu dans sa longueur à l'aide d'un diamant pour les verres simples, ou à l'aide d'un fer rouge via un choc thermique pour des verres spéciaux.
Etape 5 : L'étenderie
Les manchons fendus sont acheminés jusqu'a l'étenderie, un four chauffé à 700°C. Le verre atteignant son point de ramolissement sera étendu en plaque de verre. L'étape utlime sera de redécouper la plaque de verre sur ses quatre côtés pour lui donner des bords réguliers.
Etape 6 : Le magasin
Fin de la visite par le magasin, le trésor de la verrerie. Sur les étagères, des milliers de plaques de verre aux couleurs vives. Verre plaqué, verre bulleux, verre craquelé ou bariolé, de nombreuses références illustrant le savoir-faire ancestral de la Verrerie de Saint-Just.