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L’architecture des jasseries
Hautes-Chaumes
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Déroulant un long tapis de landes et de pâtures aux couleurs changeantes au fil des saisons, les Hautes-Chaumes offrent un panorama
exceptionnel. Il est ouvert, à l’ouest, sur la chaîne des volcans d’Auvergne, et, à l’est, sur les Alpes. Depuis des siècles, les
hommes exploitent cette montagne au climat rude, connue pour ses deux produits d’excellence : les fourmes d’Ambert et de Montbrison,
fromages A.O.P.
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> Burons, cabanes, loges, jas...
d’où ça vient ?
Le terme de buron pour désigner les habitats temporaires de montagne n’a jamais été d’usage chez les foréziens. Il a été introduit par
les auteurs de la carte d’Etat-Major, par analogie avec le Cantal. Les paysans parlaient, en patois, de « cabanes » ou de « loges ».
Les termes de « Jat » ou « Jas » sont récents, et de langue française. Ils peuvent désigner soit une cabane isolée, soit un ensemble de
cabanes d’un même quartier ou d’une même « montagne » au sens d’alpage.
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> L'implantation dans le relief
Les jas étaient implantés groupés, en rangée, soit parallèlement à la pente (côté Loire), soit perpendiculairement à la
pente (côté Puy-de-Dôme). La jasserie forézienne se protège du vent dominant d’ouest en s’enterrant dans le relief ; la jasserie
auvergnate, quant à elle, l’affronte en lui présentant de face un pignon aveugle. Beaucoup de bâtiments ayant disparus, nous avons
du mal à imaginer leur densité dans un périmètre restreint (parfois jusqu’à 20 dans un seul lieu-dit, formant de vrais villages
!). Tous comportaient une source d’eau, condition indispensable pour faire fonctionner l’étable, l’oxygénation des
petites caves à fourme et pour les besoins quotidiens des hommes.
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> Matériaux
Les jasseries sont une version simplifiée et ramassée des fermes des villages que l’on trouve un peu plus bas. Les bâtiments
sont construits en granit, matériau local abondant. Pour la toiture, le chaume, arrimé à une charpente très pentue, semble avoir
dominé tard. L’arrivée côté Loire, fin 19e siècle, d’une autre conception architecturale de type
franco-provençal est caractérisée par des toitures plus plates, couvertes de tuiles
canal plus onéreuses.
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> L’organisation du bâtiment
Le rez-de-chaussée se compose de la partie habitation, appelée logette, très restreinte, aménagée avec le strict nécessaire. Une
cheminée chauffe la pièce et sert à cuisiner. À côté, l’étable occupe les deux tiers du bâtiment. Elle est traversée en son milieu par
une rigole évacuant les eaux usées à l’extérieur, fertilisant la fumade ou prairie située en contrebas de la jasserie. La cave à fourme
(ou cavon), est accolée à la logette. Elle est la première à être traversée par l’eau destinée à oxygéner les fromages dans leur
phase d’affinage. Au-dessus du rez-de-chaussée, un étage de combles abrite le fenil.
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> De discrets signes de protection
Il n’est pas rare de voir, sur les jasseries, des signes de protection que le paysan plaçait pour conjurer le mauvais sort, accroître
sa force de travail ainsi que la santé des hommes et du bétail. Les croix, plus ou moins grandes et démonstratives, les statues de la
Vierge abritées dans une niche, le fer à cheval... sont autant de signes qui renvoient à des rites privés en témoignant de croyances
populaires anciennes.
Pour en savoir plus sur l’histoire et le paysage des Hautes-Chaumes, une promenade-dégustation sur les Hautes-Chaumes est prévue le
3 octobre à 10h.
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Cet article vous est proposé par...
Lysiane Therrat et l'équipe du Pays d'art et d'histoire du Forez
lysianetherrat@loireforez.fr
04 26 24 72 58
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