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Mandrin ?
Vous avez dit Mandrin ?
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Le nom de Mandrin, célèbre contrebandier, est resté dans les mémoires. Né dans le Dauphiné en 1725 au sein d’une famille assez aisée,
il est l’ainé d’une fratrie de 9 enfants. Son père décède lorsqu’il a 17 ans : il doit désormais assumer le rôle de chef de famille. Il
accepte alors un contrat de fourniture de mulets pour l’armée française. Mais un traité de paix rend inutile cette livraison que
Mandrin n’a réussi que partiellement : les fermiers généraux refusent de le payer. Afin de gérer son endettement, il intègre un groupe
de contrebandiers.
Une décennie plus tard, en 1753, son frère cadet est pendu pour faux-monnayage. Mandrin tient alors pour responsable les fermiers
généraux et souhaite se venger. Il met en place une véritable compagnie de contrebandiers qui mène au total six campagnes.
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> La ferme générale, qu’est-ce que c’est ?
Le mot ferme peut être trompeur... La ferme générale a été initiée sous Louis XIV avec pour objectif de gérer les impôts directs. Les
fermiers généraux collectent donc de l’argent notamment via des taxes sur le sel – la fameuse gabelle –, sur le tabac, sur les
boissons, ou encore sur les cartes à jouer ou les papiers...
Au XVIIIe siècle, ces impôts deviennent extrêmement impopulaires, notamment parce que la noblesse et le clergé en sont exempts, mais
aussi parce que ce système incite les fermiers à majorer toujours plus les impôts : leur revenu correspondant à la différence entre ce
qu’ils perçoivent et ce qu’ils reversent au roi. De nombreuses contestations émanent du peuple à l’encontre de ces dispositions
fiscales et font que Mandrin connaît une certaine popularité !
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Lors de sa quatrième campagne, Mandrin et ses compagnons passent brièvement dans le Forez lors d’une étape :
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Montbrison, le 29 août 1754.
La compagnie se divise en trois escouades dont l’une se dirige chez Antoine Faure, entreposeur de tabac. Comme à son habitude, Mandrin et
sa bande armée, vend de force sa marchandise – tabac ou étoffes - à un prix surévalué. Ce jour-là, ils libérèrent aussi 7 accusés de
contrebande de la prison de Montbrison.
Lors de sa cinquième campagne Mandrin traverse le Forez :
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Saint-Bonnet-le-Château , le 22 octobre 1754
En un passage bref de quelques heures, Mandrin et ses hommes imposent leur tabac au receveur du grenier à sel. Il reste des traces du
passage de Mandrin : une porte médiévale est aujourd’hui nommée “porte Mandrin” puisque c’est par là que le célèbre contrebandier est
passé. De même, la commune organise les 29 et 30 août 2020, une manifestation médiévale “la fête de Mandrin”.
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Montbrison, le 23 octobre 1754
Après avoir passés la nuit à Moingt, les “Mandrins” entrent à Montbrison le matin. Ils se dirigèrent chez Pierre Baillard du Pinet,
receveur du grenier à sel pour vendre le tabac de contrebande. Sa maison, rue des Legouvés, est désormais surnommée “la maison de Mandrin”
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Boën-sur-Lignon, le 23 octobre 1754
Le même jour, Mandrin prend la direction de Boën-sur-Lignon qu’il atteint en soirée. Les débitants de tabac sont réunis à l’auberge de la
Croix-Blanche. Ils réunissent rapidement la somme demandée de 2000 livres.
Mandrin revient brièvement dans le Forez lors de sa 6ème - et ultime- campagne. Poursuivis et se sentant plus en danger que lors des
campagnes précédents, Mandrin et ses hommes n’hésitent pas à voler et à user de violence, faisant plus de victimes.
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Cervières, le 22 décembre 1754
Arrivés vers minuit, les Mandrins se dirigent directement chez M. Barge, le receveur du grenier à sel et le réveillent pour le mettre à
contribution directement.
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Noirétable, le 23 décembre 1754
Les “Mandrins” se dirigent chez le brigadier des fermes et obtiennent de lui 100 livres après avoir tiré sur sa femme.
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L’histoire ne dit pas si Mandrin a apprécié les paysages foréziens... Ce qui est sûr c’est que, comme partout où il est allé, son passage a
marqué les esprits des populations. Encore aujourd’hui de nombreuses “maisons Mandrin” ou autres “portes Mandrin” subsistent en France
montrant l’ambiguïté autour du personnage tantôt considéré comme criminel, tantôt comme justicier du peuple.
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